Patterns and trends of atmospheric mercury in the GMOS network : insights based on a decade of measurements


The Global Mercury Observation System (GMOS) network, initially a five year project (2010-2015) funded by the European Commission, continued as a GEO Flagship program to support the Global Observation System for Mercury (GOS4M). GMOS was envisioned as a coordinated global observing system to monitor atmospheric mercury (Hg) on a global scale, to support and evaluate the effective implementation of the Hg Minamata Convention. 28 ground-based stations have been involved in the monitoring activities, following the GMOS sampling protocols. This network provides representative coverage of all latitudes (Arctic, Antarctica, Northern and Southern Hemisphere, Tropical Zone). This work presents atmospheric Hg data (TGM or GEM) concentrations, recorded from 2011 to 2020. TGM/GEM concentrations were analysed in terms of their variability along latitudinal areas, considering their comparability, temporal trends and patterns. Main results confirmed a clear gradient of TGM/GEM concentrations between the hemispheres, a strongly significant decreasing trends in TGM/GEM levels for selected remote stations with at least 5 years of data coverage, as well as specific seasonalities depending of latitude and type of sites. The work carried out shows the need to set up stations to measure TGM/GEM in the ocean environment, particularly in tropical areas (example of the Maido site with data collected since 2017 – not shown in this study, because the temporal coverage is still too small).

« Location of the GMOS network monitoring sites included in this study. Different shapes and colours refer to station classification : Remote, Rural, Suburban, and Urban, as well as background, coastal, and high-altitude. GMOS network: https://www.gmos.eu/»

Full reference :
Bencardino, M., D’Amore, F., Angot, H., Angiuli, L., Bertrand, Y., Cairns, W., Dieguez, M.C., Dommergue, A., Ebinghaus, R., Esposito, G., Komınkova, K., Labuschagne, C., Mannarino, V., Martin, L., Martino, M., Neves, L.M., Mashyanov, N., Magand, O., Nelson, P., Norstrom, C., Read, K., Sholupov, S., Skov, H., Tassone, A., Vıtkova, G., Cinnirella, S., Sprovieri, F. and Pirrone, N., 2024.
Patterns and trends of atmospheric mercury in the GMOS network : insights based on a decade of measurements. Environmental pollution 363, 125104, https://doi.org/10.1016/j.envpol.2024.125104.

Local contact : olivier.magand@univ-reunion.fr

External contact : mariantonia.bencardino@cnr.it (CNR, Italy)

“Mercury cycle, Angot 2016.”

Modèles et tendances du mercure atmosphérique dans le réseau GMOS : aperçu basé sur une décennie de mesures

Le réseau du Système mondial d’observation du mercure (GMOS), initialement programmé sur cinq ans (2010-2015) et financé par la Commission européenne, s’est poursuivi sous l’égide de GEO-GOS4M. GMOS a été envisagé comme un système d’observation coordonné pour surveiller le mercure atmosphérique (Hg) à l’échelle planétaire, afin de soutenir et d’évaluer la mise en œuvre efficace de la Convention de Minamata dédiée à ce polluant de grand ampleur. 28 stations terrestres ont initialement participé aux activités de surveillance lors de la création de GMOS. Ce réseau offre une couverture représentative de toutes les latitudes (Arctique, Antarctique, hémisphères nord et sud, zone tropicale). Ce travail présente les concentrations atmosphériques de Hg (TGM ou GEM), collectées de 2011 à 2020. Les principaux résultats ont confirmé un gradient clair des concentrations de TGM/GEM entre les hémisphères, une tendance à la baisse fortement significative des niveaux de TGM/GEM pour certaines stations éloignées disposant d’une couverture de données d’au moins 5 ans, ainsi que des saisonnalités spécifiques en fonction de la latitude et du type de sites considéré. Les travaux réalisés montrent la nécessité de mettre en place des stations de mesure du TGM/GEM en milieu océanique, notamment en zone tropicale (exemple du site de l’OPAR-Maido avec des données collectées depuis 2017 – non présenté dans cette étude, en raison d’une couverture temporelle inférieure à la décennie).

« Localisation des sites de surveillance du réseau GMOS inclus dans cette étude. Les différentes formes et couleurs correspondent à la classification des stations: Éloignée, Rurale, Suburbaine et Urbaine, ainsi qu’à site de « bruit de fond », côtier et de haute altitude. Réseau GMOS: https://www.gmos.eu/»


Référence complète:

Bencardino, M., D’Amore, F., Angot, H., Angiuli, L., Bertrand, Y., Cairns, W., Dieguez, M.C., Dommergue, A., Ebinghaus, R., Esposito, G., Komınkova, K., Labuschagne, C., Mannarino, V., Martin, L., Martino, M., Neves, L.M., Mashyanov, N., Magand, O., Nelson, P., Norstrom, C., Read, K., Sholupov, S., Skov, H., Tassone, A., Vıtkova, G.,Cinnirella, S., Sprovieri, F. and Pirrone, N., 2024.
Patterns and trends of atmospheric mercury in the GMOS network : insights based on a decade of measurements. Environmental pollution 363, 125104,
https://doi.org/10.1016/j.envpol.2024.125104.

Contact local:
olivier.magand@univ-reunion.fr

Contact extérieur:
mariantonia.bencardino@cnr.it
(CNR, Italie)

Le cycle du Mercure, Angot 2016.”

La journée du patrimoine à l’OPAR

Vendredi 20 septembre 2024


L’Observatoire de Physique de l’Atmosphère à La Réunion (OPAR) a accueilli la 41ème édition des journées européennes du patrimoine sur le site de l’observatoire du Maïdo.

Après une sensibilisation en classe sur l’atmosphère, le climat et la biodiversité, les 43 élèves de CM2 de l’école primaire Les Palmistes du Guillaume, avec les professeurs des écoles, la directrice de l’école et des parents accompagnateurs, étaient nos invités pour la découverte de l’observatoire.

Ils ont été accueillis et guidés par l’équipe de l’OPAR et par nos partenaires qui, par le biais de leurs différents outils pédagogiques, les ont sensibilisés à la biodiversité locale, l’écologie et les espèces exotiques envahissantes. A leur côté, et pour la première fois, l’observatoire a ouvert ses portes au grand public (30 personnes sur réservation).

Nos partenaires : association La Voie Contée, CBN-CPIE Mascarin (Conservatoire Botanique National de Mascarin), Parc National de La Réunion.

Dans ce parcours de l’école à l’observatoire, en association avec les enseignants et la direction de l’école, les élèves ont été accompagnés et mis en scène par la conteuse Marie Faham, qui est aussi l’initiatrice de cette journée (association La Voie Contée). Ils nous ont présenté « Zistoir Tek tek », une adaptation en créole du « Petit Colibri » de Pierre Rabhi.

Après le spectacle, les élèves et le public ont pu suivre les ateliers proposés par le CBN-CPIE Mascarin et le Parc National de La Réunion, et ils ont pu bénéficier d’une visite guidée de l’observatoire par l’équipe de l’OPAR.


L’animation s’est déroulée en plusieurs étapes. Tout d’abord, lors d’un échange avec les élèves et le public sous forme de questions, nous avons expliqué l’arrivée de plantes sur l’île de La Réunion. Cet atelier a permis de faire deviner les définitions des mots indigènes, endémiques, exotiques et exotiques envahissantes. Ensuite, les élèves et le public se sont rendus auprès de plantes indigènes en pot pour tenter de deviner leurs noms avec l’aide de quelques explications (tels que le Bois d’arnette et le Bois de pintade…). Par la suite, nous avons analysé les plantes qui poussent autour de nous, en présentant les espèces exotiques envahissantes.


Pour finir, les élèves et le public sont invités à jouer à des jeux pédagogiques : retrouver l’île de La Réunion parmi des cartes postales de 4 lieux différents (évocation des inconvénients des plantes exotiques envahissantes), découverte du vocabulaire botanique de base (apprentissage des organes qui permettent la détermination d’une plante), jeu sur les étapes de plantation à replacer dans le bon ordre…


Lors de la visite guidée de l’observatoire de physique de l’atmosphère, les élèves et le public ont pu découvrir les instruments ou « supers yeux » pour l’étude de l’atmosphère. Ils ont pu être sensibilisés aux métiers et au travail réalisés à l’observatoire, au fonctionnement de l’atmosphère ainsi qu’aux causes et conséquences du changement climatique.

En parallèle des ateliers et de la visite, une action citoyenne a constitué un autre moment fort de la journée. Grands et petits, tout le monde s’est mis en action pour un nettoyage d’une des principales plantes exotiques invasives sur le site de l’observatoire : la Jouvence (Ageratina riparia ou Ayapana marron).


Une journée riche pour les élèves qui s’est terminée à 13h30 avec un départ au son de la cornemuse de Jean-Pierre Guiner.


La suite de la journée a continué de se dérouler avec le public adulte en spectacle avec « Les fables en créole » de Marie Faham accompagnée par Jean-Pierre Guiner.

… et en action avec une formation-sensibilisation par le Parc National de La Réunion sur l’élimination sur le site de l’Ajonc d’Europe (Ulex europaeus ou Zépinard des Hauts), espèce parmi les 100 plus envahissantes au monde.

Pour participer aux chantiers de lutte sur le massif c’est par ici !


Et pour terminer cette journée, le CBNM a encadré et accompagné les participants pour l’inauguration de l’arboretum conservatoire de l’OPAR par le biais de la plantation de 10 plants d’herbacées indigènes (soit 5 espèces différentes :  WS 23-322 Carex balfourii, Festuca borbonica WS 23-296, Cynoglossum borbonicum WS 23-327, Isolepis fluitans WS 23-0928, Psiadia argentea WS 23-316). Cette arboretum permettra de conserver et de récolter les semences d’espèces indigènes et endémiques du massif du Maïdo – hautes altitudes.


Un grand merci à tous les partenaires et les participants… et à l’année prochaine!

VEGETALi : Prospection des ripisylves à la Rivière des Pluies

Le 12 septembre dernier, l’équipe de l’Observatoire de la Zone Critique de La Réunion, dans le cadre des relevés physico-chimiques mensuels dans le bassin de la Rivière des Pluies, a accompagné sur le terrain l’équipe de l’association ARBRE en charge du projet VEGETALi. Ce projet est mené par Chloé Meriel, responsable et coordinatrice scientifique du projet, et Anouk Piteau, chargée de mission botanique.

Cette rencontre fut l’occasion d’échanger et de présenter le protocole de détermination des typologies des ripisylves (protocoles de relevés sur les berges).

“Le projet VEGETALi (Valorisation et développement des techniques de génie végétal sur les cours d’eau de La Réunion), porté par l’association ARBRE en collaboration avec INRAE Grenoble, vise à lever les barrières vis-à-vis de l’utilisation de plantes pour prévenir de l’érosion en rivière mais également à proposer des outils concrets aux gestionnaires, leur permettant de mettre en place des techniques opérationnelles de génie végétal pour protéger les bien et les personnes tout en préservant la biodiversité comme préconisé dans le cadre de la GEMAPI (Gestion des Milieux Aquatiques et Prévention des Inondations).

La première phase du projet (en cours de réalisation) vise à décrire les ripisylves de La Réunion. Pour ce faire, des relevés botaniques des ripisylves et des relevés hydromorphologiques ont été réalisés sur 60 stations en rivière et ravines. Les résultats vont permettre de dresser un portrait actuel des ripisylves de La Réunion mais également de trouver des modèles naturels fonctionnels à copier dans les futures techniques de génie végétal.

Ces observations permettront également de sélectionner des plantes (herbacées, arbustives, arborées) ayant des caractéristiques intéressantes pour le génie végétal (système racinaire développé, souplesse des rameaux, capacité de multiplication et de régénération). Ces caractéristiques orienteront l’utilisation de ces espèces dans différentes techniques de génie végétal.

Le projet réunit des acteurs complémentaires du territoire et fait ainsi collaborer des partenaires techniques et financiers, des organismes de recherches et les collectivités locales chargées de la gestion des milieux aquatiques pour répondre à des objectifs d‘amélioration de l‘état des milieux aquatiques.”

crédit photos : Anouk Piteau

Personne contact : Chloé Meriel, responsable projet VEGETALi chloe.meriel@vegetali.re

Site internet ARBRE/projet VEGETALi: https://arb-reunion.fr/nos-projets/projet-vegetali/

Site internet VEGETALi: https://vegetali.re/

MAP-IO : un programme d’observation atmosphérique et marine à bord du Marion Dufresne sur l’océan austral

Résumé de l’article:

Le programme MAP-IO, lancé début 2021, a permis l’enregistrement de plus de 700 jours de données, collectées dans les océans Indien Austral, et ce, grâce à une plateforme technique composée de plus d’une quinzaine d’instruments scientifiques météorologiques et océanographiques à bord du navire océanographique Marion Dufresne. Plusieurs développements technologiques ont été nécessaires pour répondre aux difficultés des observations à bord du navire, notamment pour l’acquisition des données de télédétection passive, ainsi que le transfert des données en quasi-autonomie. Les premières mesures ont permis de mettre en exergue des données climatologiques inédites dans l’océan Austral concernant la distribution de taille et l’épaisseur optique des aérosols, la concentration des gaz à l’état de traces et des gaz à effet de serre, les UV, ou encore la vapeur d’eau intégrée. Les observations à haute résolution du phytoplancton dans les eaux de surface ont également montré une grande variabilité latitudinale en termes d’abondance et de structure des communautés (diversité). Le succès opérationnel de ce programme et ces résultats scientifiques uniques établissent une preuve de concept et soulignent la nécessité de transformer ce programme en un observatoire permanent. Les rotations pluriannuelles au sein des deux océans suscités nous permettront d’évaluer les tendances et la variabilité saisonnière de l’ensemble des variables mesurées, et ce, dans une zone climatique sensible et jusque-là encore peu documentée.

Référence complète:

Tulet, P., Van Baelen, J., Bosser, P., Brioude, J., Colomb, A., Goloub, P., Pazmino, A., Portafaix, T., Ramonet, M., Sellegri, K., Thyssen, M., Gest, L., Marquestaut, N., Mékiès, D., Metzger, J.-M., Athier, G., Blarel, L., Delmotte, M., Desprairies, G., Dournaux, M., Dubois, G., Duflot, V., Lamy, K., Gardes, L., Guillemot, J.-F., Gros, V., Kolasinski, J., Lopez, M., Magand, O., Noury, E., Nunes-Pinharanda, M., Payen, G., Pianezze, J., Picard, D., Picard, O., Prunier, S., Rigaud-Louise, F., Sicard, M., and Torres, B.: MAP-IO: an atmospheric and marine observatory program on board Marion Dufresne over the Southern Ocean, Earth Syst. Sci. Data, 16, 3821–3849, https://doi.org/10.5194/essd-16-3821-2024, 2024.

Contacts locaux:

joanna.kolasinski@univ-reunion.fr, co-coordonatrice ; jean-marc.metzger@univ-reunion.fr, responsable instrumentation in-situ ; nicolas.marquestaut@univ-reunion.fr, responsable technique et télédétection passive ; guillaume.desprairies@univ-reunion.fr, responsable infrastructure système et réseau ; francois.rigaud-louise@univ-reunion.fr, responsable mécanique et adaptations.

Contacts extérieurs:

pierre.tulet@cnrs.fr, co-coordonateur

Le plan de l’instrumentation MAP-IO à bord du Marion Dufresne

Visite des sites du SNO ObsERA

Résumé de la mission :

Dans le cadre de l’intégration des sites instrumentés du Bassin Versant de la Rivière des Pluies de l’Observatoire de la Zone de Critique de La Réunion (OZC-R) dans le SNO ObsErA, Observatoire de l’eau et de l’érosion aux Antilles, une mission de 12 jours sur sites a été effectué par Pierre Staménoff (OZC-R de l’OSU-Réunion) du 17 juin au 28 juin 2024. L’OZC-R est né le 31 octobre 2023 de la fusion de deux stations d’observations d’hydrologie ERORUN (intégrée à l’infrastructure de recherche OZCAR) et de STAFOR la station d’écologie forestière (label SEEG/CNRS INEE) de l’OSU-Réunion. Ce nouvel observatoire intègre l’ensemble des processus au sein des différents compartiments de l’hydrosphère, la biosphère et la géosphère.

Le but de cette mission était de rencontrer les personnels techniques et scientifiques travaillant sur place et de voir l’instrumentation mise en place dans le SNO.

Accompagné par Eric Lajeunesse, directeur du SNO ObsErA et de l’équipe du laboratoire de Géologie de Lyon – Terre, Planètes et Environnement LGLTPE, service Drones et Expérimentations analogiques (Pascal Allemand : directeur Adjoint de ObsErA, Philippe Grandjean, Sylvain Augier et Sophie Passot), des campagnes d’acquisition de données ainsi que la maintenance instrumentale ont été effectuées durant ce séjour sur les sites suivants en Guadeloupe :

– Vieux-Habitants : mesures topographiques (photogrammétrie et Lidar) et transport par charriage

– Site de Capesterre : maintenance de l’instrumentation en place + mesures topographique (photogrammétrie et Lidar) et mise en place expérimentation (puce RFID).

– Site de Bras David : maintenance de l’instrumentation en place.

– Site de Ravine Quiock : maintenance de l’instrumentation en place.

Sur place, l’équipe a été accueillie à Le Houëlmont (Guadeloupe) abritant l’Observatoire Volcanologique et Sismologique de Guadeloupe (OVSG) de l’IPGP et ObsErA. 

L’équipe d’ObsErA se compose de :

– Céline Dessert, directrice adjointe ObsErA, experte en géochimie

– Thierry Kitou, ingénieur d’étude en instrumentation

– Elodie Chilin-Eusebe, ingénieur d’étude en géochimie

– Imen Deferrard, gestionnaire ObsErA

Ces premières rencontres à caractères techniques et scientifiques au sein de l’équipe d’ObsErA ont permis de se familiariser avec les protocoles et instruments de mesures déployés sur les sites guadeloupéens mais aussi de lier connaissance et de faciliter encore plus les interactions à venir pour une intégration des sites réunionnais (Bassin versant de la Rivière des Pluies) dans le SNO ObsErA prévu en 2026.

Crédits photos: Eric Lajeunesse, Sophie Passot

Contacts :

Laurent Michon, Responsable scientifique OZC-R, laurent.michon@univ-reunion.fr

Olivier Magand, Responsable technique OZC-R, olivier.magand@univ-reunion.fr

Pierre Staménoff, Responsable technique Adjoint OZC-R, pierre.stamenoff@univ-reunion.fr

Eric Lajeunesse,  Directeur de l’Observatoire de L’Eau et de l’éRosion aux Antilles (ObsErA), lajeunes@ipgp.fr

Le projet BIOSCAN-FR : caractérisation moléculaire et surveillance de la biodiversité terrestre en France et Outre-Mer

« Pièges Malaise installés en juin 2024 pour une durée d’un an le long d’un gradient d’altitude, sur les sites d’observation de l’OSU Réunion. (A) Maïdo à l’OPAR ; (B) La Plaine des Fougères et (C) la forêt de Mare Longue »

Résumé

Dans le cadre de la mise en œuvre d’une stratégie nationale de surveillance de la biodiversité terrestre (s’inscrivant dans la Stratégie Nationale pour la Biodiversité), BIOSCAN-FR vise à conceptualiser et tester opérationnellement un système de surveillance axé sur les insectes volants et basé sur l’utilisation d’outils moléculaires pour identifier les espèces. À partir de ce système de suivi, les objectifs à long terme sont de: (i) fournir une meilleure caractérisation des communautés d’espèces et de leur évolution dans le temps (e.g. diversité spécifique et fonctionnelle, phénologie, variations temporelles, etc.) ; (ii) faciliter les comparaisons entre les sites grâce à des protocoles standardisés (e.g. similarité spatiale des communautés, impact des facteurs environnementaux, etc.) ; (iii) identifier des bioindicateurs potentiels et faciliter la détection d’espèces d’intérêt (e.g. espèces introduites ou patrimoniales) pour orienter les politiques publiques et les programmes de gestion ou de conservation. Trois pièges ont été installés sur les sites d’observation de l’OSU-R selon un gradient altitudinal : Maïdo, Plaine des Fougères et Mare Longue. Ce projet vise à informer sur plusieurs variables essentielles de biodiversité (EBV) qui pourront être comparées aux données climatiques enregistrées en continu sur ces sites. Ces observations de biodiversité intègrent également les recommandations de l’IR eLTER dans le cadre de l’observation standard SOBIO_014 flying insects.

Présence d’insectes volants dans le piège malaise A déployé
à l’OPAR-Maido après 7 jours de déploiement (crédit: D. Combemale).

Projet coordonné par le Muséum national d’Histoire naturelle et l’Office français de la biodiversité

Contacts locaux : claudine.ahpeng@univ-reunion.fr; Olivier.magand@univ-reunion.fr; pierre.stamenoff@univ-reunion.fr; david.combemale@univ-reunion.fr

Contacts extérieurs :  lucas.sire@mnhn.fr & Rodolphe.rougerie@mnhn.fr

VLF4IONS : la surveillance de l’ionosphère en VLF

Éruption solaire du 10 Mai 2024. (@SDO/AIA, https://sdo.gsfc.nasa.gov/data/)

C. Briand & P. Teysseyre, Observatoire de Paris

Introduction

L’état de l’ionosphère terrestre est contrôlé par le Soleil. Cette couche atmosphérique présente la particularité d’avoir un accroissement important des particules ionisées, une caractéristique qui lui confère des propriétés singulières pour la propagation des ondes électromagnétiques. En cas d’éruptions solaires (flare pour reprendre la terminologie anglaise), le rayonnement X augmente jusqu’à 100 à 1000 fois en quelques minutes. Ce rayonnement solaire met huit minutes à atteindre la Terre et induit une augmentation de l’ionisation des couches les plus basses de l’atmosphère (à partir de 60km voire moins). La couche-D, située entre 60 et 80km d’altitude, est responsable d’une grande partie de l’absorption des ondes dans le domaine HF (3-30MHz). Or, ces fréquences sont régulièrement utilisées pour des usages civils ou militaires. Comprendre les mécanismes de forçage et de remise à l’équilibre de cette couche sur différentes échelles de temps (de la seconde à l’année), fournir des alertes temps-réel de l’occurrence d’une éruption solaire, estimer son impact en termes d’absorption HF, modéliser précisément les perturbations électroniques lors d’un forçage solaire sont les questions fondatrices du projet ‘VLF For Ionosphérique Studies (VLF4IONS).


En rouge, la zone affectée par une absorption HF d’au moins 1dB jusqu’à 35MHz (Modélisation D-RAP, https://www.swpc.noaa.gov/products/d-region-absorption-predictions-d-rap)

Ondes VLF au service de la surveillance de l’ionosphère

La couche -D qui est le sujet de cette étude est située entre 60 et 80km d’altitude : elle est donc à la fois trop haute pour les ballons-sondes, trop basse pour les satellites, et pas assez ionisée pour les radars. La technique la plus utilisée pour assurer une surveillance continue est d’écouter des émetteurs VLF (3-30kHz) situés sur Terre pour des usages civils ou militaires. Ces ondes se déplacent dans le guide d’onde formé par la Terre et la couche-D. Tout changement des propriétés électriques de ce guide d’onde modifie le signal reçu. La modélisation de la propagation de l’onde permet ainsi de remonter à la modification de la densité électronique de la couche-D et donc de déduire l’absorption HF.

Vers un réseau de récepteur dans la zone tropicale

L’alternance des jours et des nuits empêchent de mesurer l’impact de tous les évènements solaires. Il est donc nécessaire de répartir des récepteurs sur tout le globe pour couvrir tous les fuseaux horaires. La zone tropicale est intéressante car il y a peu de variation de la durée du jour au cours de l’année (contrairement aux zones de plus hautes latitudes qui peuvent être dans la nuit pendant plusieurs semaines). La seconde raison pour choisir ces territoires c’est de permettre une surveillance au-dessus des océans. Enfin la troisième raison est de permettre des mesures pour un autre type de forçage via les zones orageuses (sprites, elves, terrestrial gamma-ray flash : TGF).

L’instrument déployé s’appelle AWESOME. Il a été mis au point par le Georgia Institute of Technology (Atlanta, USA ; https://lf.gatech.edu/). Il s’agit d’une antenne qui mesure la composante magnétique des ondes VLF. L’amplitude et la phase de plusieurs transmetteurs (i.e. fréquence) sont mesurées simultanément, dans deux directions perpendiculaires (généralement NS et EW magnétiques). En plus de ces données dites « Narrowband », des mesures de formes d’onde sont aussi réalisées (champ magnétique en fonction du temps sur toutes les fréquences) à un taux de 100 kHz.

En juin 2024, AWESOME a été installé au Maïdo, première pierre du réseau tropical. Les mesures continues sont analysées automatiquement sur place et renvoyées à l’Observatoire de Paris pour une analyse plus fine.

Image des deux boucles magnétiques de AWESOME sur le côté ouest de l’Observatoire de Physique de l’Atmosphère de La Réunion (OPAR) sur le site du Maïdo de l’OSU-Réunion.
Spectrogramme de contrôle de la composante NS (en haut) et EW (en bas). Malgré un bruit assez élevé, les émissions provenant d’Inde (VTX à 18.2kHz) et d’Australie (NWC à 19.8kHz) sont clairement visibles. On suit également des émetteurs de France, de Turquie, d’Italie, et d’Hawaii.

En jaune, le chemin suivi par les ondes VLF depuis l’Inde et l’Australie vers La Réunion. Malgré plus de 5000km de distance, les ondes sont parfaitement détectées par l’instrument

Remerciements

Merci à

  1. Toute l’équipe sur le site du Maïdo qui a permis l’installation sur place : Yann Hello, Guillaume Payen, François Rigaud, Laurent Villegier, Soilihi Oumouri (et tous ceux que je n’ai pas rencontré mais qui ont agi dans l’ombre)
  2. L’équipe du LESIA à l’Observatoire de Paris lors de la phase de préparation : Pierre-Luc Astier, Anne Bui, et bien sur Claude Collin qui a aussi participé à la mise en place sur site.

Merci aussi au Directeur de l’OSU-Réunion et aux responsables scientifique et technique de l’OPAR, pour avoir autorisé cette installation !

Enfin, merci aussi à Emeric Le Floch pour les discussions autour de l’aspect pédagogique du projet pendant les mois qui ont précédés l’installation : on se reverra pour finaliser le programme !

Le 28 mai 2024 : installation du mât par l’équipe de choc constituée par Claude Collin (à gauche) et François Rigaud (du Laboratoire de l’Atmosphère et des Cyclones à droite)

La campagne océanographique “MASC”

Le Laboratoire Géosciences Réunion (LGSR) organise la campagne océanographique MASC, qui se déroulera du 01 au 31 juillet 2024 à bord du Marion Dufresne II, dans les Zones Économiques Exclusives (ZEE) françaises de La Réunion et de Tromelin. La vocation de MASC est de répondre à quelques grandes questions scientifiques que pose le bassin des Mascareignes, parmi lesquelles :

– Pourquoi la dorsale océanique des Mascareignes s’est-elle éteinte il y a environ 60 Ma ?

– Quel est le rôle du point chaud Réunion dans le volcanisme qui fit naître Tromelin, le mont La Pérouse et les autres volcans sous-marins de la zone ?

– Quelle est l’histoire d’émersion et de submersion de ces atolls ?

– Quelle est la sédimentation dans le bassin profond (>4000 m) des Mascareignes, éloigné de tout apport continental ?

– Quel est l’enregistrement paléoclimatique et océanographique sédimentaire du bassin des Mascareignes ?

– Ces ZEE françaises recèlent-elles une biodiversité planctonique particulière ?

– Quelle est la fréquentation des cétacés et des oiseaux marins dans ces ZEE ?

– Quels sont les paramètres physico-chimiques de l’océan et de l’atmosphère au nord de Tromelin, où très peu de données existent ?

Pour répondre à ces questions, et à bien d’autres, MASC combinera des levers de géophysique, des carottages de sédiments, des dragages de roches volcaniques, des prélèvements de plancton, des comptages de faune marine et un lâcher d’hydrophone. Les données et échantillons recueillis seront utilisés par treize laboratoires internationaux, dont deux appartiennent à l’OSU-Réunion et à l’Université de La Réunion.

La campagne MASC est aussi une formidable opportunité d’offrir aux étudiants une formation à la recherche océanographique. Grâce à une Université flottante organisée par le LGSR, dix huit étudiants, de la licence au doctorat, dont 9 de l’Université de La Réunion, embarqueront à bord du Marion Dufresne pour cette expérience exceptionnelle.

Mots clé: extinction de dorsale océanique, volcans sous-marins, enregistrement paléo-climatique, biodiversité planctonique, écologie marine, bassin des Mascareignes

Contact : vincent.famin@univ-reunion.fr

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